J’entends régulièrement des interrogations, légitimes, quant à la réalité écologique de la construction bois, du type : “... raser des forêts pour construire des maisons, ce n’est sûrement pas très écolo...”.

Afin d’éviter tout suspens, commençons par la conclusion : si, la construction bois est une véritable réponse écologique ! Et pour au moins 5 bonnes raisons :

 

Raison N° 1 : Piège à CO2

Raison N° 2 : Favorise et soutient la croissance de l’empreinte forestière en France et en Europe.

Raison N° 3 : Peu gourmand en énergie grise

Raison N° 4 : Un chantier économe et propre

Raison N° 5 : Des qualités naturelles favorisant un usage du bâtiment écologique et économe

Raison N° 6 : Meilleur respect du site

 

 

Raison N° 1 : Piège à CO2

Durant toute sa vie, de la germination à la phase de maturité (variable selon l’arbre), l’arbre va absorber le dioxyde de carbone présent dans son environnement. C’est un élément nécessaire au processus de photosynthèse, lui permettant, avec l’aide de l’eau et de la lumière, de fabriquer du sucre (qui deviendra amidon, base de constitution du bois, de l’écorce, des racines...). Il en profite pour fixer le carbone et produire de l’oxygène (1m3 de bois nouveau =1 tonne de CO2 en moins dans l’atmosphère).

Le processus inverse de la photosynthèse est la respiration : Les cellules brulent une partie du sucre avec de l'oxygène pour produire du CO2 et de l’eau.

 

Tant que l’arbre vit et croit, il prélève plus de CO2 qu’ils n’en génère. Quand il meurt (décomposition ou brulé), il aura rejetté dans la nature autant de CO2 qu’il en aura stocké durant son cycle de vie. On dit alors que Le bois est un fournisseur d’énergie neutre en CO2.

 

Si le bois est utilisé pour la construction (ou toute autre réalisation manufacturière), le CO2 reste capturé ad vitam, même si il y a recyclage.

 

Rappelons que au cours des 100 dernières années, le taux de CO2 dans l’atmosphère a constamment augmenté. Les scientifiques considèrent que cette concentration accrue est la cause principale du réchauffement climatique.

 

Raison N° 2 : Favorise et soutient la croissance de l’empreinte forestière en France et en Europe.

 

Depuis l’arrêt du défrichage intensif au XIXe siècle, avec la modernisation de l’agriculture et l’émergence de nouvelles sources d’énergie, les pressions sur la forêt ont cessé. Ainsi la forêt française a plus que doublé sa surface en deux siècles.

Aujourd’hui elle continue de croitre. Depuis 1950, nos réserves forestières sont même passées de 12 à 16 millions d’hectares et le prélèvement de bois représente moins de deux tiers de la croissance annuelle de bois sur pied. En Pays de Loire, par exemple, la forêt s’accroît de plusieurs centaines d’hectares par an.

Depuis le début du XXIème cette croissance est régulière, les raisons en sont multiples, mais l’une d’elle résulte de la valorisation économique de la filière bois dans la construction.

En effet, devant l’adhésion du bois dans la construction, les producteurs veillent à préserver la production de cette ressource, par nature recyclable à vie.

 

Comment la préservent-ils ? En ayant recours à une gestion intelligente, durable et équilibrée des forêts : Schématiquement, il s’agit de prélever les arbres à maturité (avant le cycle de décomposition), ainsi que ceux dont la présence peuvent être un obstacle à la croissance d’autres arbres plus jeunes.

Il s’agit aussi de replanter suffisamment afin que la balance des échanges de CO2 reste stable et que la ressource puisse répondre aux besoins industriels.

 

Deux labels internationaux viennent réglementer cette gestion des forêts :

 

Les forêts européennes sont aujourd’hui en position de produire plus de bois tout en conservant leur caractère durable. D’après certaines études commanditées par la Commission européenne, elles produisent suffisamment de bois toutes les trois secondes pour construire une maison en bois de 120 m2 et leur potentiel de croissance n'est pas pleinement utilisé à l'heure actuelle.

 

Raison N° 3 : Peu gourmand en énergie grise

On a vu que le bois en tant que ressource naturelle était recyclable à vie et que par la même occasion il avait un rôle vis-à-vis du CO2 plutôt malin quand on parle protection de l’environnement et de réchauffement de la planète.

 

Voyons maintenant l’impact énergétique induite par sa transformation par la filière bois dans la construction, et comparons-la aux autres modes de construction.

 

On parle alors d’énergie grise, il s’agit de l’énergie nécessaire à l’ensemble du processus de fabrication des matériaux (étude, conception, extraction, production, emballage, transport, recyclage). Cette énergie est généralement issue des ressources fossiles.

 

Ci-dessous un exemple des consommations en énergie grise nécessaire à la fabrication de quelques matériaux utilisés dans la construction. Elle est exprimée en Kwh par m3.

 

                     Bois léger / bois d’oeuvre : 180 Kwh/m3

                     Béton cellulaire :                300 Kwh/m3

                     Parpaing creux :                  410 Kwh/m3

                     Brique monomur :               675 Kwh/m3

                     Béton / mortier :                900 Kwh/m3

                     Brique pleine :                 1 200 Kwh/m3

                     Bois lamellé-collé :           2 200 Kwh/m3

                     Laine de bois :                      13 Kwh/m3

                     Laine de roche :                  150 Kwh/m3

                     Laine de verre :                   250 Kwh/m3

 

PS : n’est pas évaluée ici la quantité d’eau nécessaire à la fabrication...

 

Raison N° 4 : Un chantier économe et propre

Un chantier de construction d’une maison en bois va utiliser moins de ressources et d’énergie qu’un autre chantier :

 

Très peu d’eau utilisé (à part pour les fondations, même si on trouve de plus en plus de dalle bois posée sur micros pieux)

Utilise moins d’énergie (électricité, pétrole...) de par sa mise en oeuvre et les outils utilisés, et grâce à une durée de chantier très rapide.

 

Par ailleurs les déchets sont moins importants et sont plus facilement recyclable que les autres déchets.

 

Raison N° 5 : Des qualités naturelles favorisant un usage du bâtiment écologique et économe

La nature même du bois lui confère certaines qualités intéressantes pour construire des maisons économes :

 

Conduction thermique très basse (conduit la chaleur 10 fois moins vite que le béton)

Isolation excellente (isole 15 fois mieux que le béton).

 

Ces qualités (associées à une bonne conception : étanchéité, gestion des ouvrants, ventilation naturelle) font que l’atteinte des objectifs de la Règlementation Thermique 2012 sont plus facilement atteignables, grâce notamment au recours d’une épaisseur d’isolants moindre, donc moins d’énergie grise et une mise en oeuvre plus rapide ...

 

La maison bois est donc très favorablement placé pour proposer une utilisation quotidienne économique, notamment en terme de chauffage.

 

Raison N° 6 : Meilleur respect du site

D’autres qualités comme la légèreté, la manuportabilité, un façonnage aisé, font que l’on peut utiliser le bois plus facilement dans certaines configurations, tout en respectant davantage le terrain naturel où l’on a décidé de construire sa maison : Terrain en pente, fortement arboré, fond de cours, surélévation...

 

Alors, finalement, ce n’est pas si mal, non ?